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Rôles d'imposition de 1569, 1759 et 1779
L'assemblée des états d'Artois, qui réunissait les représentants des trois ordres de la province, était chargée de voter l'impôt demandé par le souverain mais aussi, à partir de la réforme fiscale de 1536, d'en assurer le recouvrement.
Le rôle du centième de 1569 présente un intérêt historique exceptionnel : pour la première fois dans l'histoire de l'Artois, il est possible de reconstituer la liste complète des contribuables pour chacune des localités rurales (à quelques lacunes près), ce qui représente presque 47 000 chefs de famille répartis sur l'ensemble des villages de l'Artois. Pour chacun, le rôle donne la description des biens fonciers exploités en faire-valoir direct ou en location (nature du bien, superficie, valeur locative, identité du propriétaire), ce qui permet de reconstituer le régime de l'exploitation et celui de la propriété ; il est également possible, à partir du nombre de "manoirs amasés" déclarés dans le rôle, de connaître approximativement le nombre d'habitants.
Le rôle du vingtième de 1759 donne les mêmes renseignements que celui du centième de 1569, avec une précision de la parcelle, dont il indique en outre la localisation en mentionnant les tenants et les aboutissants, et parfois les lieux-dits. Il constitue de ce fait une excellente source (plus ancienne et plus riche que le cadastre napoléonien) pour l'étude de la micro-toponymie. Le rôle du vingtième contient également quelques renseignements très utiles pour l'histoire locale : limites du terroir, dîme, seigneurie, moulins, fours, biens communaux.
Le rôle du centième de 1779 présente un intérêt plus limité que les précédents car il fait plus ou moins double emploi avec le rôle de 1759, en raison de la proximité des dates ; il peut néanmoins être utile pour une étude de la propriété à la veille de la Révolution, car les parcelles sont regroupées ici au nom de chaque propriétaire, et non plus dans l'ordre topographique suivi par le rôle du vingtième.
